Les brassards de la résistance

Mis à jour le 26/03/2024
Équiper les civils armés résistant à l’ennemi de brassards a fait débat chez les alliés.

Les résistants français sont demandeurs de brassards depuis avril 1944 mais le commandement allié s’y oppose, il juge qu’un brassard ne représente pas une protection suffisante face aux exactions allemandes.

En effet, donner un brassard implique aussi la reconnaissance d’un statut de combattant régulier, qui octroie des droits définis par les lois de la guerre entérinées par la convention de la Haye en 1907. Jusqu’alors, les Allemands associent tout français en armes pendant l’occupation à un franc tireur, ce qui leur donne le droit de le fusiller sommairement.

Mais dans un contexte de sauvagerie nazie, le brassard paraît une bien maigre protection.

C’est finalement le général Koenig, originaire de Caen et nommé général en chef des FFI pendant l’année 1944, qui obtient gain de cause pour leur demande le 22 avril de la même année.

La confection des brassards s’est faite à Londres, mais aussi à Alger pour équiper les FFI au sud du territoire. La France libre ouvre un concours le 22 avril pour la création des brassards.

Les critères de confection sont les suivants : le brassard doit comporter « l’insigne tricolore, la croix de lorraine et un écusson blanc pour laisser le possesseur inscrire ce qu’il veut » (musée de la résistance).
Cet espace blanc est important car les résistants peuvent y inscrire le groupe auquel ils appartiennent.

Le bureau central de renseignement et d’action (BCRA), service secret français installé à Londres, parachute des brassards à destination des FFI dès le mois de juin 1944. Premier parachutage de 14 000 brassards le 24 juin.

Il n’est pas rare que des maquisards n’ayant pas reçu de brassards en confectionnent eux-mêmes. Ils essayent en règle général de respecter le modèle réglementaire, avec quelques particularités tout de même.

Les brassards ne donnent toutefois pas les garanties escomptées.

L’histoire du résistant calvadosien Edmond Bernézat en est la preuve. Il est arrêté le 9 juin par les Allemands, porteur de son brassard FFI, et se fait froidement exécuter.

Les Allemands donnent également raison aux doutes des alliés sur le bien fondé du brassard, car le 27 juillet, l’état-major allemand diffuse un communiqué sur radio paris où il indique que les FFI ne sont pas reconnus comme des combattants, et il insiste sur le maintien de la répression appliquée envers les résistants.

Les FFI continuent donc à être exécutés sommairement par les Allemands malgré le port du brassard. Toutefois, il reste important moralement pour les résistants, il donne la reconnaissance de leur engagement par les alliés, et les rattache aux troupes du débarquement. En particulier pour les maquisards vivant dans la clandestinité depuis longtemps.

Source : https://museedelaresistanceenligne.org/expo.php?expo=106&theme=209