La famille Lefrançois

Mis à jour le 09/01/2024

Les Justes

Mme Georgette Lefrançois
Date de naissance :
Date de décès : 1998
Profession : Information non disponible
Particularité : Catholique

M. Pierre Lefrançois
Date de naissance : 1913
Date de décès : 16/06/1944
Profession : Information non disponible
Particularité : Catholique, membre de la résistance, tué en mission

Localisation

Localite : Saint-Martin-Bienfaite-Cressonnière
Département : Calvados
Région : Basse-Normandie
Pays : France

Personnes sauvées

M. Ariel Eder

L'histoire

Georgette et Pierre Lefrançois, un couple de jeunes agriculteurs, résidaient avec leur fille Pierrette, à Saint-Martin de Bienfaite (Calvados). A l’automne 1942, ils recueillirent Ariel Eder, un petit garçon juif de 4 ans ½, et le gardèrent jusqu’en février 1945 à titre gracieux. Ariel était originaire d’Anvers (Belgique) et ses parents, pressentant le danger d’arrestation, le confièrent à des voisins avant de se réfugier en Suisse.

Ils entreprirent alors les démarches pour qu’il vienne les rejoindre. Un passeur devait l’emmener à Marseille via Paris et ensuite en Suisse. Mais le passeur abandonna l’enfant dans un café à Paris, demandant au propriétaire de le garder jusqu’à son retour. Ne le voyant pas revenir, l’amie du cafetier, Emilienne Lefrançois, le recueillit chez elle et au bout de quelques jours, n’ayant toujours aucune nouvelle du passeur, contacta sa famille à Saint-Martin de Bienfaite qui accepta de l’héberger. Quand Pierre vint le chercher, l’enfant se sentit en sécurité et l’appela immédiatement « Papa ». Il devint « son héros » et Georgette « sa bonne fée » qui l’aimaient comme s’il était leur propre enfant. Ariel ne parlait pas un mot de français, n’avait aucun papier d’identié et il fallait cacher son identité juive.

L’un des frères de Pierre, l’Abbé Paul Lefrançois, un des animateurs de la Résistance de l’Eure, rédigea un certificat selon lequel Pierre reconnaissait comme son fils légitime l’enfant, renommé Henri Lefrançois, que Georgette avait eu hors-mariage. Ils lui enseignèrent des rudiments de prières et Gilberte, une des sœurs de Pierre, qui était boulangère leur fournit un surplus de pain et de pâtes. La famille se réunissait très souvent chez Andrée, une autre sœur, dont le mari était prisonnier de guerre en Allemagne. Pierre, résistant dans les rangs du réseau « Jean-Marie », fut grièvement blessé au cours d’une mission et succomba à ses blessures le 16 juin 1944. Georgette continua à élever Ariel jusqu’à son rapatriement par la Croix Rouge auprès de ses parents en 1945.

Le 15 mai 2005, l'institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Georgette et Pierre Lefrançois le titre de Juste parmi les Nations.

Le témoignage

Pierre et Georgette Lefrançois résident en Normandie et sont des résistants engagés. A l'automne 1942, ils sont contactés par une soeur de M. Lefrançois qui travaille dans un café à Paris. Un enfant de 4 ans vient d'être abandonné par un passeur qui devait l'accompagner jusqu'en Suisse pour qu'il puisse rejoindre sa famille. Mlle Lefrançois contacte sa famille en Normandie et leur demande d'accueillir et de cacher le petit Ariel Eder.
Georgette Lefrançois, devenue veuve suite au décès de son mari tué au cours d'une mission, élèvera Ariel Eder avec ses enfants jusqu'en février 1945.
Les parents de l'enfant vont le retrouver grâce aux recherches effectuées par la Croix Rouge belge.


Pierre and Georgette Lefrançois were young farmers who lived with their daughter, Pierrette, in Saint-Martin de Bienfaite (Calvados). In autumn of 1942, they took in a young Jewish boy, Ariel Eder, age four, and cared for him at their own expense. He would remain there until February 1945. Ariel was originally from Antwerp (Belgium). His parents sensed the danger of arrest, and confided him to neighbors before seeking refuge in Switzerland.

They subsequently took steps to have him join them. A smuggler was paid to bring Ariel to Marseilles and then to Switzerland. The smuggler, however, abandoned the child at a café in Paris, asking the proprietor to keep him until he got back. When he failed to return, the café owner’s friend Emilienne Lefrançois took the boy to her place. After several days, with still no news from the smuggler, she contacted her family in Saint-Martin de Bienfaite, and they agreed to take him in. When her father, Pierre, went to fetch him, the child felt secure and called him “Papa” right from the start. Pierre became the boy’s “hero” and Georgette “his good fairy.” They loved him like their own son. Ariel did not speak a word of French and had no identity papers. It would be necessary to hide his Jewish identity.

One of Pierre’s brothers, the Abbot Paul Lefrançois, was one of the leaders in the Eure Resistance. He wrote up a certificate in which Pierre recognized the child as his legitimate son. He was renamed Henri Lefrançois, who Georgette had given birth to out of wedlock. They taught him the rudiments of prayers and Gilberte, one of Pierre’s sisters who was a baker, supplied them with extra bread. The family often got together at the home of Pierre’s other sister Andrée, whose husband was a prisoner of war in Germany. Pierre, a Resistance member in the ranks of the “Jean-Marie” network, was grievously wounded during one mission and died of his injuries on June 16, 1944. Georgette continued to raise Ariel until the Red Cross returned him to his parents in 1945.

On May 15, 2005, Yad Vashem recognized Pierre and Georgette Lefrançois as Righteous Among the Nations.

Source: Le comité Français pour Yad Vashem