Hélène Prunier

Mis à jour le 05/04/2024

Née le 11 janvier 1920 de parents régisseurs de ferme près de Caen, Hélène Prunier est élevée par ses grands-parents à Chantepie (35).

Après avoir suivi les cours par correspondance de l'École universelle, elle occupe différents postes de secrétaire en Ille-et-Vilaine.

En janvier 1941, à la mort de ses grands-parents, elle revient dans le Calvados.
En mai 1941, elle épouse Pierre Prunier, assureur, rencontré en 1940.
Le jeune couple s'installe à Lisieux en octobre 1941 où Pierre vient d'être nommé.

Très vite, Hélène découvre que Pierre et l'oncle de celui-ci, Gaston Renard, font partie du réseau Hector qu'elle-même intègre en février 1941.
Gaston la présente à l'un de ses amis, André Michel, membre du réseau Hector et peintre-décorateur à Caen.
Elle lui propose de mettre à son service ses compétences de secrétaire.
Agent de liaison, elle se rend régulièrement à Paris et parcourt le Calvados en tandem, avec son mari, à la recherche de renseignements.
Avec André Michel, elle élabore la page régionale du journal Les Petites Ailes de France, imprimé à Paris et participe à sa diffusion en Normandie tout comme Jacques Vico.

Extrait du dossier individuel de déporté et interné résistant d'Hélène Prunier , SHD/Caen, AC 21P 651721

A l'automne 1941, l'imprudence d'une jeune fille chargée de la diffusion des Petites Ailes de France engendre le démantèlement du réseau et l'arrestation d'une trentaine de ses membres.

Hélène est arrêtée à son domicile le 15 novembre 1941 par la Gestapo de Lisieux, tout comme Gaston Renard et sa femme.

André Michel est arrêté le 19 novembre 1941. 
Pierre Prunier parvient à échapper à l'arrestation.

Rapport du commissaire de Lisieux au préfet du Calvados pour le mois de novembre 1941, 24 novembre 1941, AD14, 9W/33

Procès-verbal d'audition d'Hélène Prunier, 5 janvier 1946, AD14, 991W/68

Le 29 avril 1942, Hélène Prunier, André Michel, Gaston Renard et dix de leurs camarades du réseau Hector comparaissent devant le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 723 de Caen.
C'est à ce moment-là qu'intervient le second attentat d'Airan, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, qui coûte le vie à une dizaine de permissionnaire de la Werhmacht.
Les peines demandées par le procureur allemands n'en seront que plus lourdes : le 1er mai 1942, André Michel, Gaston Renard et Jacques Dugardin sont condamnés à mort. Ils sont exécutés à la caserne du 43e régiment d'artillerie à Caen le 9 mai 1942.

Hélène Prunier est condamnée aux travaux forcés à perpétuité.

Note de la Feldkommandantur 723 mentionnant la condamnation aux travaux forcés d'Hélène Prunier et de ses camarades, 14 juin 1942, AD14, 1166W/32/1

Elle est transférée à la prison de la santé à Paris le 11 juin 1942 puis déportée vers la prison d'Anrath (Westphalie) le 29 juin.
Elle est libérée de la prison d'Aichach en Bavière le 29 avril 1945 et retrouve Pierre qui a poursuivit le combat.

Extrait du dossier individuel de déporté et interné résistant d'Hélène Prunier, SHD/Caen, AC 21P 651721

Elle décède, à l'âge de 86 ans, le 10 avril 2006 à Hyères (Var).

Sources : https://archives.calvados.fr/page/helene-prunier-nee-geffray