Le massacre de Saint Michel de Livet

Mis à jour le 18/01/2024

Le 18 août 1944, des soldats allemands SS massacrèrent en représailles, une famille de fermiers et leurs employés à coups de grenades et de mitraillettes.

le 18 août 1944, des éclaireurs britanniques en Jeep arrivèrent dans la ferme de Ernest Bourrienne, située dans le Pays d’Auge à Saint-Michel-de-Livet. Les gens de la maison les accueillirent à bras ouverts.

Dès qu’ils furent repartis, trois SS qui avaient observés la scène de loin, surgirent et, en représailles, lancèrent plusieurs grenades dans la maison. Ernest Bourrienne, sa fille Andrée Chrétien, Paule Bouillon et Suzanne Travert furent tués sur le coup ou achevés d’un coup de pistolet. Deux hommes travaillant à proximité, André Granval et Albert Delignou qui, au bruit des détonations, avaient accouru vers la ferme furent également abattus par les SS.

Une plaque commémorative a été apposée sur le mur de la maison de la ferme au lieu-dit La Cour Vigneux, où s’est déroulé le drame - "Le 18 août 1944 dans cette maison, alors qu’ils venaient de recevoir des soldats britanniques, furent exécutés par un soldat Allemand. Une seule rescapée Mme BOURRIENNE Marie-Thérèse vous en témoigne."

« C’est là que l’Allemand est sorti du chemin. Il a fait un signe à Papa qui n’a pas eu le temps de faire un geste, le blessant : trois doigts coupés et une balle dans le ventre. André Grandval, qui venait en journée à la maison, et Albert Delignou, commis à la ferme Gallot, ont accouru. Les pauvres hommes ne sont pas allés bien loin. L’un a été tué sous les poiriers, coups de feu et intestins sortis, l’autre près de la bouillerie, gorge tranchée. »

« Nous nous sommes précipités à l’étage, Suzanne Travers, Paule Bouillon, ma sœur Andrée et moi. L’Allemand est arrivé, il a crié. Paule Bouillon qui parlait allemand a essayé de discuter. Il l’a tuée à bout portant. À ce moment-là, le jeune garçon et moi avons coulé sous le lit de fer et aussitôt l’assassin a lancé une grenade par la fenêtre ouverte. Ma sœur et Mme Travers ont eu les jambes brisées. Moi j’ai eu quelques éclats et le garçon avait le bout des doigts qui le brûlait. L’Allemand est entré et a lancé une autre grenade auprès du buffet. Il est monté, a tiré sur les deux femmes qui gémissaient. Je crois que si j’ai survécu c’est que le sang des deux femmes était coulé sur moi et que le gosse n’a pas crié. C’est au bout de quelques minutes que je suis sortie de sous le lit. »

Témoignage de Marie-Thérèse Moisson, seule rescapée du massacre.

Le soldat, auteur de ce massacre, sera abattu par deux voisins de la famille, munis d'un fusil de chasse.

Sources : Jean Quellien / Ouest France