EDOUARD PODYMA, le parcours extraordinaire d’un combattant polonais

Mis à jour le 09/01/2024

Edouard PODYMA, vétéran franco-polonais de la 1re division blindée polonaise, s’est couvert de gloire dans la défense de la côte 262 de Coudehard-Montormel.

Né en 1922 en Pologne, c’est avec sa famille qu’il rejoint son père, qui travaille dans le bassin minier de Potigny, en 1930.

Dix ans plus tard, à l’âge de 17 ans, il est appelé au sein de l’armée polonaise, dont les divisions se reconstituent au camp de Coëtquidan après la défaite de 1939.

Malheureusement, l’effondrement rapide de la France en juin 1940 empêche le jeune Edouard de rejoindre le front : à peine arrivé, les officiers de la 3e division d’infanterie à laquelle il était affecté l’informent de l’évacuation vers la Grande-Bretagne, laissant aux hommes le choix de rester en France ou de tenter de rejoindre la Grande-Bretagne.

L’engagement

Édouard s’embarque le 20 juin 1940, au Croizic sur le dernier bateau qui part pour la Grande-Bretagne. Il s’engage. Stationné en Écosse pendant quatre ans, Edouard Podyma devient pilote de char. Il intègre la 1re division blindée polonaise et attend le Débarquement.

Il a servi dans l’armée polonaise placée sous commandement français du 12 au 24 juin 1940, au sein du 7e régiment d’infanterie -3e division
Du 25 juin 1940 au 26 juillet 1944, il participe au service de défense en Grande-Bretagne.

Le 27 juillet 1944, il débarque en Normandie à Arromanches avec l’escadron de l’état-major de la 10e brigade de cavalerie blindée, 1re division blindée polonaise.

Survivant de la terrible bataille du Mont-Ormel

Il se distingue particulièrement pendant la bataille du Montormel. Du 7 au 21 août 1944, il s’est retrouvé en première ligne dans l’ultime phase de la Bataille de Normandie
Dès le 18 août 1944, il est confronté à des éléments de la 2e SS panzer division « Das Reich ».

Le 20 août 1944, il échappe presque par miracle à la mort alors que deux chars explosent près de lui.
Le même jour, à Boisjos, il sauve son char Sherman avec les deux radios d’une destruction.
Cette action de désengagement permet alors à l’artillerie canadienne de diriger ses tirs vers les éléments allemands et de les encercler.

« Un miracle, si je n’y suis pas resté. Deux chars proches de moi ont explosé. Je pensais que ce serait bientôt mon tour. J’ai commencé à reculer, je ne pensais plus à rien. J’attendais le coup fatal. Certains pensent à leur famille, mais pour ça, il faut avoir le temps. Je n’en avais pas ».

La route d’Edouard suit ensuite celle de la 1re DB. Après la fermeture de la poche de Falaise-Chambois vient la phase de poursuite, avec la libération d’Abbeville, Saint-Omer, Ypres, Roulers, Breda. En 1945 vient l’ultime revanche, avec l’invasion de l’Allemagne : Edouard finit la guerre devant Wilhelmshaven, port de la Kriegsmarine.

L’après-guerre

En septembre 1946, il est démobilisé et retourne à Gouvix pour travailler à la mine de Soumont-Saint-Quentin.
De façon régulière, M. PODYMA allait à la rencontre des jeunes pour leurs apporter son précieux témoignage sur les combats décisifs de la 1re division blindée polonaise dans la bataille de la poche de Falaise-Chambois.

Président d’honneur de l’association nationale du souvenir de la 1re division blindée polonaise, il a participé activement aux manifestations commémoratives d’hommage à ses frères d’armes.

Edouard Podyma est décédé dans la nuit du 27 décembre 2018.

Décorations :
    Chevalier de la Légion d’honneur ;
    Croix du combattant volontaire ;
    Croix du combattant ;
    Médaille commémorative 1939-1945 ;
    Médaille de reconnaissance de la Nation ;
    1939-1945 Star ;
    France and Germany Star ;
    Defence Medal ;
    War Medal 1939-1945.

Plus d'informations sur
https://polskifr.fr/polska-we-francji/deces-dedouard-podyma-dernier-veteran-de-la-1re-db-polonaise-en-france/

En savoir plus sur la bataille de la Poche de Falaise Chambois : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/normandie-poche-de-falaise