Talon Jeanne

Mis à jour le 09/01/2024
Jeanne TALON (premier rang à gauche), 5 de ses enfants et 5 enfants juifs à Houlgate en 1942

Les Justes

Mme Jeanne Talon (née Michau)
Date de naissance : 03/06/1907
Date de décès : 12/03/1995
Profession : Artisane, ouvrière dans un atelier de tricotage
Particularité : Information non disponible

Localisation

Localite : Basseneville
Département : Calvados
Région : Basse-Normandie
Pays : France

Personnes sauvées

Mme Tiziana Allatini

Mme Donatella Allatini

Mme Laurence Hirsch (née Reinach)

Mme Violaine Reinach

L'histoire

En 1943, Jeanne Talon est ouvrière dans un atelier de tricotage à Paris. Elle a cinq enfants. Cette année-là elle recueille quatre jeunes filles dont les parents viennent d’être arrêtées par la Gestapo et envoyés en déportation : les deux sœurs Allatini, Donatella et « Titon », puis leurs cousines Violaine et Laurence Reinach. Les adolescentes ont échappé à une rafle grâce à une tierce personne, Raymonde Grumbach qui les a extraites in extremis de leur lycée parisien.

Recherchée à son tour par les nazis, Jeanne Talon est bientôt contrainte de fuir Paris. Flanquée de ses neuf enfants, elle se réfugie dans un village du Calvados, Basseneville. Elle participait à un réseau de ravitaillement pour les réfractaires du STO et envoyait des colis à des familles juives emprisonnées.

Les sœurs Reinach portent un faux nom. Pour donner le change, tous les enfants allaient à l’école et au catéchisme. La famille au grand complet allait à la messe le dimanche. A la maison, le mot « juif » est banni pour raison de sécurité. La famille Talon reste en Normandie jusqu’au débarquement le 6 juin 1944 qui se déroule quasiment sous ses yeux.

Quelques jours après, la famille Talon est contrainte à un nouvel exode, de centre d’accueil en centre d’accueil. La famille séjourne durant l’été 1944 dans l’Eure. En août, les sœurs Reinach, rentrées chez elles, assistent à la Libération de Paris. Elles ont l’immense chance de retrouver leurs parents qui ont survécu. En revanche, les parents Allatini sont morts à Auschwitz.

Le 3 mai 1999, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Jeanne Talon.


In 1943 Jeanne Talon decided to quit her job in a small knitting work shop in Paris and take her five children, aged twelve to one, to Basseneville (Calvados), a hamlet on the coast of Normandy.

Her husband, who worked in a factory, remained in the capital. In the summer of 1943, Jeanne welcomed two Jewish teenagers from Paris, Donatella (13) and Tiziana (15) Allatini in her small Basseneville house. Their parents had been deported to Auschwitz and subsequently put to death. Jeanne had been a friend of the girls’ mother.

Toward the end of November, another two girls, the beaches. However, at the end of the month, German military authority ordered all civilians to leave the coastal area. Jeanne Talon, with her five children and four wards then took part in a three-week exodus, on foot, on bicycle, or in a cart, going from one refugee center to another. They eventually reached Chesne, a hamlet near Breteul sur Iton (Eure) where farmers housed the refugees in a farm outbuilding. When the postal service started working again, an anxious M. Talon, who had received news at last bicycled 120 kilometers to see his family. Until she died in 1995, Jeanne Talon was frequently visited by her former protégées who remember her to this day as: “An extraordinary woman who feared nothing.”

On May 3, 1999, Yad Vashem recognized Jeanne Talon as Righteous Among the Nations.

Source: Le comité Français pour Yad Vashem