Annick BURGARD une mémoire de la Résistance

Mis à jour le 16/01/2024

BURGARD Clémence, dite « Annick »
Née le 07.02.1923 à Lyon (69)
Madame Burgard résidait à Notre-Dame-de-Courson (14)

Ses débuts dans la résistance

Elle rappelait que le choix de son prénom était lié à la passion de ses parents pour Clemenceau. Partageant les convictions gaullistes de ses parents qui cachaient chez eux des évadés, elle entra rapidement dans la Résistance. Avec des camarades, elle commença par diffuser des tracts à l'université.

Clémence Jayet, étudiante à la faculté de droit de Lyon, prend part aux premières manifestations contre l’occupant et à la confection et la distribution de tracts anti-allemands. Bien vite, elle abandonne ses études afin de se consacrer exclusivement à la Résistance.

Après avoir été mise en relation avec Serge Ravanel, elle effectue - sous le pseudo d’Annick - des missions pour « Libération Sud » et « Combat ». Devenue permanente du Mouvement « Libération » puis des « Mouvements unis de Résistance » (MUR), elle sert d’agent de liaison pour le secteur ville de Lyon et assure des missions avec l’Ain, la Saône et Loire puis la Savoie et le Jura.

Après dénonciation, elle est arrêtée par la Milice le 3 août 1944 à Lyon avec 27 de ses camarades. Elle est alors conduite dans les locaux de la Gestapo. Au terme d’un interrogatoire comportant de nombreux sévices, elle ne parlera pas, Annick résiste à la torture des sbires de la Gestapo, dirigée par Klaus Barbie.

Elle sera internée à la prison de Montluc pour être enfin libérée le 24 août 1944 avec l’ensemble des détenus. Dès le lendemain, elle reprend le combat avec les troupes insurrectionnelles et participe à l’insurrection de Villeurbanne et de Lyon.

A la libération, elle travaille à la Prévôté régionale puis à l’accueil des déportés de retour des camps.

Après guerre

Mariée avec le styliste Robert Burgard, le couple s’installe à Paris. Maman, elle se consacre à l’éducation de son fils Pierre jusqu’en 1962. Recrutée à cette date par le comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, elle est chargée de la réalisation d’une exposition sur la Résistance qui sera inaugurée aux Invalides par le Général de Gaulle en 1964.

L’année suivante, elle participe à la création d’une autre exposition sur le système concentrationnaire nazi qui sera inaugurée également aux Invalides par le Premier ministre Georges Pompidou.

En 1967, elle fait partie de l’équipe qui installe le Mémorial de Verdun ; elle est d’ailleurs encore à ce jour administrateur de l’association du souvenir de la bataille de Verdun.

En 1968, elle est employée par le musée de l’Armée pour créer une salle dédiée à la Seconde Guerre mondiale à la demande du Chef de l’Etat. Celle-ci sera inaugurée en 1973.

En 1970, elle participe à la création d’une exposition « Orianenbourg-Sachsenhausen » présentée à l’Hôtel national des Invalides et 5 ans plus tard, à la création de l’exposition « Verdun » ainsi qu’à celle marquant le 30e anniversaire de la libération des camps de la mort, intitulée « Pour la liberté ».

Elle quitte le musée de l’Armée en 1975 et continue à œuvrer pour le Mémorial de Verdun jusqu’en 1979. A cette date, elle intègre les services du Ministère des anciens combattants et participe à la création de nombreuses expositions : « Clémenceau », « Il y a 40 ans…la Résistance »… Elle crée en 1981 le service des expositions itinérantes du Ministère et prend sa retraite en 1988.

Engagement associatif

Elle poursuit ses activités dans le cadre du bénévolat au profit de nombreuses structures comme l’association Rhin et Danube, le camp du Struthof (dont elle est membre depuis 1977 de la commission exécutive et conseillère technique de 1977 à 2003), le Mémorial de Verdun ou encore la Société des amis de Georges Clémenceau dont elle est fut la secrétaire et chargée de conférences de 1990 à 1999.

Depuis 1995, elle est membre du jury départemental du concours national de la Résistance et de la déportation de Paris.

Le 2 août 2006, son fils unique, Pierre, décède.

Particulièrement présente aux commémorations nationales à PARIS mais aussi en Normandie, en Alsace et dans le Rhône, Mme BURGARD fut une grande figure de la Résistance, respectée et écoutée.

Annick BURGARD est décédée le 16 Janvier 2019

Décorations officielles françaises :

  • Croix de chevalier de la Légion d’Honneur (21.03.2008)
  • Croix de chevalier dans l’Ordre national du Mérite (26.03.1975)
  • Médaille de la Résistance (24.04.1946)
  • Croix du Combattant volontaire de la Résistance (04.03.1957)
  • Croix du Combattant (11.05.1957)
  • Médaille de reconnaissance de la Nation -
  • Médaille commémorative 1939-1945.