Commandant Robert JEAN, ancien de la campagne de Provence et de la libération de la France

Mis à jour le 09/01/2024

JEAN Robert voit le jour le 20 juillet 1920, à St-Estèphe (Gironde). Lycéen, il obtient la 1ère partie du baccalauréat à Bordeaux en 1938 et la 2ème à Montpellier en juin 1939.
Le 16 août 1939, il s’engage au titre du 2ème Régiment d’Artillerie Coloniale à Nîmes. Admis à suivre les pelotons de gradés 1 et 2, il est successivement nommé brigadier le 10 février 1940, brigadier-chef le 17 avril 1940.

Le 25 avril 1940, il est affecté au 8ème Régiment d’Artillerie Coloniale Tractée Tous Terrains à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Le régiment dispose d’autochenilles « Citroën-Kégresse » expérimentées en 1931, au cours du raid « la croisière jaune » reliant Beyrouth à Pékin.

Le 16 mai, il participe aux opérations de la campagne de France, le 5 juin à Orival (Seine-Maritime), il s’oppose à l’offensive allemande. Le lendemain, il reçoit l’ordre de décrocher sur Rouen, la forêt de Conches-en-Ouche (Eure), franchit la Loire à Ancenis (Loire-Atlantique) pour rejoindre Laburgade (Lot). Le 10 août, le 8ème RACTTT est dissout au profit du 10 Régiment d’Artillerie Coloniale en garnison à Nîmes.

Volontaire pour servir en Afrique-Occidentale Française (AOF), le 13 décembre, il embarque à Marseille sur l’« Athos II », pour le Sénégal, débarque à Dakar le 26 décembre. Affecté au 6ème Régiment d’Artillerie Coloniale, il est promu au grade de maréchal des logis le 1er avril 1942.

Le 1er mars 1943, affecté au Groupement d’Artillerie Sénégal-Mauritanie (GASM), il débute la formation d’officier à l’école de Saint-Louis du Sénégal. Il est nommé aspirant le 1er juillet 1943.

Le 1er août, il est affecté au Maroc à la 2ème batterie du 1er Régiment d’Artillerie Coloniale Afrique Occidentale Française (1er RAC-AOF). Il débarque à Casablanca le 17 octobre 1943 et stationne au camp du Ramram à Marrakech. Début 1944, le régiment regagne Casablanca où il perçoit de nouveaux matériels et équipements. En juillet 1944, au centre de formation de l’armée de l’air, à Lourmel en Algérie, il suit la formation et obtient la qualification d’observateur avion.

Dirigé sur la France, embarqué à Oran (Algérie) le 30 septembre 1944, il débarque à Marseille. Intégré à la 3ème Division d’Infanterie Algérienne (3ème DIA) il est engagé dans le secteur des Vosges. Du 15 au 31 décembre, en qualité d’observateur, avec un total mépris du danger, dans la région du col du Bonhomme, il remplit de nombreuses missions, il est cité à l’ordre du régiment.

En avril 1945, le 1er RAC-AOF franchit le Rhin à hauteur de Kehl et poursuit son avancée en Allemagne. Observateur avion au profit du groupe d’artillerie, le 28 mars son appareil est mitraillé par le DCA ennemie. Au sol, lors de violents combats, le 28 avril son groupe pris dans une embuscade, il parvient à dégager 3 camions de munitions et à évacuer les blessés. Cette action lui vaut d’être cité à l’ordre de la brigade. Le 8 mai, l’unité stationne au col de l’Alberg sur la frontière autrichienne.

Après l’armistice il intègre les troupes d’occupation stationnées à Neuwied en Rhénanie-Palatinat.

Le 1er octobre, le 1er RAC-AOF est rapatrié sur Vernon (Eure), il est dissout le 1er novembre pour former le 3ème Régiment d’Artillerie Coloniale. Débute alors une période de transition visant la démobilisation et la réorganisation de l’unité.

Le 5 décembre 1946, il est affecté au 2ème Régiment d’Artillerie Coloniale en garnison à Sousse (Tunisie), il est promu au grade de lieutenant le 25 décembre 1946.

Le 12 septembre 1949, désigné pour servir en AOF, il embarque à Casablanca à bord du « Médié II » pour le Sénégal, il est affecté au 6ème Régiment d’Artillerie Coloniale à Dakar. Il intègre le Groupe de Marche de l’AOF formé au camp des Mamelles à Ouakam, en prévision d’un engagement en Extrême-Orient.

Désigné pour servir en Indochine, le 9 décembre il est rapatrié vers la métropole.

Le 6 février 1951, il embarque à Marseille sur l’« Athos » pour Saigon, le 6 mars à bord du « Vercors », il est dirigé sur Haïphong. Le 10 mars il est affecté au 2ème groupe du 4ème Régiment d’Artillerie Coloniale. Commandant une batterie de 105, il est engagé dans des opérations sur le secteur de Phat Diem où son intervention permet au poste de Coi Tri de repousser une violente attaque du vietminh. Le 8 décembre, il est cité à l’ordre du corps d’armée, pour son action dans le secteur de Thaï Bing.

Le 1er avril 1952, il est promu au grade de capitaine. Engagé au Tonkin, grâce à la précision et la rapidité du déclenchement de ses tirs, il dégage les postes de Doai Thon et Dong Quy Thon, encerclés par d’importantes forces rebelles, en brisant systématiquement toutes les attaques. Le 7 mai 1952, il est cité à l’ordre de la brigade. Rapatrié pour fin de séjour, le 1er juin il embarque sur le « Pasteur » et débarque à Alger le 18 juin.

Le 22 octobre, il est affecté au Régiment d’Artillerie Coloniale Tunisie à Sousse.

Désigné pour servir en AOF, il embarque à Casablanca et débarque à Dakar le 7 octobre 1953. Affecté à la 3ème Brigade de l’AOF, par voie ferrée, il rejoint le Détachement Motorisé Autonome (DMA) à Katï au Soudan.

Le 22 mars 1956, mis en route sur Dakar par voie ferrée, il embarque sur le « Lyautey » pour Alger via Casablanca, il regagne la métropole en congé de fin de campagne et débarque à Marseille le 20 avril 1956.

Le 1er octobre, il est affecté au 3ème groupe du 10ème Régiment d’Artillerie de Marine en garnison à Marengo (Algérie).

En qualité de commandant d’unité, puis « officier opérations » du groupe, il participe à de nombreuses opérations dans les secteurs de Meurad, Marengo et Sidi-Youssef.

Nommé commandant du sous-quartier de Marengo, il anime une harka associée à un groupe de renseignements et d’exploitation particulièrement active. Le 16 janvier 1961, il est cité à l’ordre de la brigade. Le 6 juin 1961, rapatrié en Métropole il bénéficie d’un congé de départ outre-mer.

Le 2 août 1961, il embarque à Bordeaux pour Douala (Cameroun). Affecté au 70ème Régiment d’Infanterie de Marine pour la mission d’aide militaire auprès du gouvernement tchadien, par voie aérienne, le 18 août, il rejoint Fort-Lamy. Il occupe la fonction de chef du 3ème bureau de l’état-major de l’armée tchadienne.

Le 1er janvier 1963, il est promu au grade de chef d’escadron.
Rapatrié en fin de séjour par voie aérienne, il débarque à Paris le 26 mai 1964 et bénéficie d’un congé de 4 mois.

Le 1er octobre 1964, il est affecté au Groupement des Services des Ecoles de l’Enseignement Supérieur à l’école militaire à Paris.

Le 1er octobre 1965, il est muté à la Compagnie Administrative Régionale à Rennes pour occuper un emploi de l’éducation nationale au rectorat de Caen, qu’il exercera jusqu’au 1er octobre 1981.

Le 1er octobre 1967, admis à faire valoir ses droits à pension de retraite, il est rayé des contrôles de l’armée active. A la même date, il est admis dans les cadres de réserve de l’Armée de Terre et versé dans l’arme des troupes de marine.

Monsieur Robert JEAN est décédé le 19 mars 2023 à l'âge de 102 ans.

Lcl (er) Jean Margueret.

Décorations

  • Commandeur de la Légion d’Honneur (2020)
  • Officier dans l’Ordre National du Mérite (1970)
  • Chevalier de l’Etoile Noire du Bénin (1950)
  • Croix de guerre 1939-1945 (2 étoiles de bronze)
  • Croix de guerre des TOE (2 étoiles vermeil et bronze)
  • Croix de la valeur militaire (1 étoile de bronze)
  • Croix du combattant
  • Médaille coloniale agrafe « Extrême-Orient »
  • Médaille commémorative guerre 1939-1945 agrafes « France Libération Allemagne »
  • Médaille commémorative de la campagne d’Indochine
  • Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en Afrique du Nord agrafe « Algérie »
  • Médaille de reconnaissance de la nation agrafe « Afrique du Nord »
  • Officier de l’Ordre National du Mérite du Tchad (1967)