Eugène MESLIN
Eugène Meslin, alias « Morvain » est né au Horps en Mayenne le 21 mai 1890. Jeune, il entre dans l’administration au service Maritime des Ponts et Chaussées et devient rapidement ingénieur des Travaux Publics de l’État.
Il a 24 ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Il s’investit rapidement dans la compagne contre l’Allemagne et est décoré à ce titre de la Croix de guerre.
Pendant l’entre-deux-guerres il est en charge du port de Caen, une mission à laquelle il sera attaché jusqu’à la fin de sa vie.
Eugène Meslin entre en résistance dès juin 1941. C’est à ce moment qu’il rencontre Marcel Girard alias «Moreau ». Il lui confie notamment le grade de chef d’état-major de l’OCM pour la Normandie. Dans ce rôle il est chargé de la liaison entre les chefs de département et de l’envoi du courrier vers Paris ce qui lui permet de mener des opérations de renseignement dans la région. Eugène Meslin est ensuite promu à la direction de la sous-région M1 rassemblant l’Eure, la Manche et le Calvados.
À la fin de l’année 1943, l’état-major de la sous-région M1 subit de lourdes pertes avec l’arrestation de nombreux cadres par la Gestapo. Comble de malchance pour la résistance normande, Eugène Meslin a un accident qui l’immobilise durant plusieurs semaines ralentissant grandement les actions menées contre l’occupant.
Eugène Meslin a eu un rôle majeur dans les préparatifs du Débarquement. A l’aide de mots codés « Il fait chaud à Suez » et « Les dés sont sur le tapis » il a pu prévenir Lucien Renoult, chef des groupes d’Action de la Zone Nord de la Manche du Débarquement imminent et de la mise en œuvre du plan vert (sabotage des voies ferrées).
La guerre se terminant, Eugène Meslin confie son poste à son nouvel adjoint Léonard Gille. Ce dernier abusera de sa position pour entrer en conflit avec Eugène Meslin ce qui ne manquera pas d’alimenter les polémiques. Face à cette trahison, il décide de reprendre ses activités au port de Caen. Il est rattrapé par une crise cardiaque en 1946.